Août-2016
The Bentrider Fameuhly partage son tour d’Europe !
Une famille normande nous fait partager son tour d’Europe réalisé entre 2013 et 2014 : rencontre avec la Bentrider fameulhy !
Bonjour la petite famille, les présentations s’imposent ! Qui se cachent derrière les 4 baroudeurs de la bentrider fameulhy ?
Juste une famille avec une maman – Hélène, couturière, un papa – Manu, maraicher bio en devenir, 2 garçons – Léo et Malo – avec une grande envie de prendre le temps de prendre le temps !
Quand et comment est née cette belle idée d’aventure ?
Depuis quelques années, une envie latente de partir quelques mois pour découvrir nos voisins sommeillait. L’année 2012 a été chargée en événements peu agréables puis la fin de la période d’école primaire pour Léo arrivait.
Un midi, la décision était prise, avec l’accord des enfants, nous partirions 1 an à vélo sur les routes d’Europe.
Les préparatifs vous ont pris combien de temps ?
Approximativement 1 an, mais les 6 derniers mois ont été les plus intenses. Caler un itinéraire dans les grandes lignes, gérer l’administratif, trouver des financements, choisir et acheter le matériel…
Pourquoi avoir opté pour des vélos couchés ?
À cause ou plutôt grâce à mon père (Manu) qui nous avait fait découvrir ces engins quelques années avant. D’ailleurs, je pense que nous n’aurions pas eu l’idée de partir avec des vélos droits.
Ces vélos ont des avantages : pas de douleurs en fin de journée, regard orienté vers le paysage, confort, stabilité, objet de discussion… Mais ils ont également quelques inconvénients : exposition plus importante en cas de pluie, encombrement plus important pour les bivouacs discrets.
Comment avez-vous construit votre carnet de route ?
Le carnet de route a été calé sur les saisons. Nous avons opté pour être le plus au sud possible pendant l’hiver et profitez du printemps dans les pays de l’est puis sur la route du retour. L’idée était d’emprunter un maximum d’Eurovelo route, mais ces dernières sont surtout présentes sur les cartes. Seules la Vélodyssée et l’EV6 sont correctement développées.
Y a-t-il un pays qui vous a particulièrement séduit ? Pourquoi ?
Notre coup de coeur va sans conteste à la Bulgarie pour la simplicité de vie, la gentillesse des Bulgares, les magnifiques paysages, la cuisine (mais c’est le cas dans beaucoup de pays).
Les enfants ont été séduits par la Grèce et les bivouacs sur la plage à 5 m de la mer… Les baignades, les giro pitas.
Qu’aviez-vous embarqué dans vos sacoches ?
Nous avions embarqué le nécessaire pour vivre les 4 saisons d’une année. Chacun portait ses habits, son couchage, ses vêtements de pluie, sa trousse de toilette.
Les enfants avaient leurs affaires d’écoles, jouets et tous les trésors du voyage qui s’accumulaient au fil des kilomètres.
Hélène avait la trousse de secours et les médicaments. En plus des sacoches, j’avais une remorque de 90 L pour transporter la cuisine – popote et réchauds, les réserves de nourriture, la tente et le taro, les outils et pièces de rechange, le panneau solaire et batterie, le filtre à eau…
Vous avez bivouaqué durant l’intégralité de votre circuit ?
Nous étions un peu timorés au début du voyage et privilégions les campings. Puis au fil du temps nous avons appris à apprécier de plus en plus la sensation de liberté procurée par les bivouacs. Nous composions au jour le jour en fonction du budget et des pays. Par exemple, au Portugal, une nuit à 4 en camping coutait moins de 10 €. Nous avons également été hébergés par des Warmshowers, en hôtel, chez l’habitant, chez des amis…
Comment se sont réparties les tâches pendant le voyage entre petits et grands ?
Il n’y a pas eu de répartition type. Cela dépendait de la journée que l’on avait dans les pattes, du type d’hébergement… Mais chacun s’occupait de son couchage. Les enfants aidaient au montage / démontage de la tente, ramassage de bois pour le réchaud, gestion du réchaud. Hélène s’occupait plus de la lessive et de l’école. Pour ma part, je m’occupais plus de la cuisine, de la maintenance des vélos et de la mise à jour du blog.
Côté école pour vos 2 loustiks, comment vous êtes-vous organisés ?
L’école, c’est un des points qui nous a décidé à partir en 2013, car c’était la dernière année de primaire pour Léo, car nous évitions ainsi la lourdeur de suivi par le CNED.
Nous avons fait prévaloir nos droits à l’enseignement familial (une grande chance que l’on a en France) en envoyant un courrier à l’académie.
Les institutrices de l’école nous ont immédiatement soutenus dans le projet. Nous sommes partis avec un cahier de français et de maths pour chacun.
Nous étions motivés pour faire une heure d’école par jour, mais une fois en route, nous nous sommes résignés. Impossible d’avancer, de trouver un coin où dormir, de faire à manger et de faire l’école. Nous avons donc fini par faire école les jours de pause de vélo.
Au final, les enfants ont fait leur année d’école sur le vélo et ont réintégré le cursus sans problème. Nous avions quelques appréhensions pour l’arrivée au collège pour Léo, mais elles étaient totalement infondées.
Vous partagez avec nous une de vos nombreuses anecdotes ?
Et comment s’est passé le retour ?
Aïe ! Le retour… Par où commencer ? La première étape a été en Bulgarie, au bord de la Mer noire, car nous savions qu’à partir de ce point, notre route reprendrait la direction de l’ouest et donc le retour vers la France.
Nous étions conscients avant de partir de la rudesse du retour, mais c’est au moment ou nous avons franchi la frontière entre l’Allemagne et la France que le coup de bambou est arrivé ! Une fois sous le drapeau, nous nous sommes regardés, nous étions en train de pleurer.
Les sentiments se mélangeaient : contents de rentrer et de revoir la famille et les amis, tristes, car la fin du voyage était toute proche.
La période post-voyage :
Hélène a retrouvé très rapidement un travail et n’a pas trop subi de baisse de moral. Les gars sont retournés à l’école comme s’ils venaient de passer 3 semaines de vacances…
Et pour moi, ça a été très compliqué… J’ai eu une période de 4 mois difficile, dans l’attente de savoir si la formation en maraichage bio allait avoir lieu et si je faisais partie de la promotion. J’ai eu le temps de faire le livre et le film sur le voyage puis la formation a commencé et les nouveaux projets m’ont permis de passer à la suite.
On imagine aisément que ce voyage a changé votre vision de la vie. Quels ont été les premiers changements réalisés après votre retour ?
Clairement ! Nous partions déjà avec une envie de changer de vie. Cette année passée sur les routes d’Europe l’a confirmé.
Le premier changement a été ma reconversion professionnelle : passer de graphiste indépendant à maraicher bio. Une vraie nécessité, car je ne me voyais pas à nouveau enfermé toute la journée devant un écran. Nous avons besoin de faire notre part du colibri pour laisser un monde moins pire à nos enfants…
Un autre changement : nous n’avons pas repris la télé et choisissons les informations que nous souhaitons lire, c’est aussi très important de ne pas se laisser polluer le cerveau par les infos négatives et les publicités. Internet permet néanmoins de regarder les émissions qui nous intéressent.
Puis nous avons vendu notre maison de bourg pour acheter une fermette avec 6 ha.
A quand le prochain voyage en vélos couchés ?!
Ça, l’avenir nous le dira, car le voyage que nous venons d’entreprendre – la création de la ferme avec vente en direct et petit camping, va nous prendre quelques temps !
Mais nous ne pouvons pas imaginer une vie sans repartir découvrir d’autres pays. Il y en a tellement qui nous attirent.
Le nord de l’Europe, la route de la soie – mon grand-père était Vietnamien et j’ai de la famille là-bas que je n’ai jamais vu, l’Amérique du nord et du sud… et tant d’autres…
Merci à la Bentrider fameulhy d’avoir partagé avec nous son expérience ! Nous sommes impatients de vous rencontrer !
N’hésitez pas à retrouver leur aventure sur leur site internet et les réseaux sociaux !
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